vendredi 23 mai 2014

EUROPÉENNES : 2 DÉPUTÉS DU NORD SOUTIENNENT LES LISTES "DEBOUT LA FRANCE"

La campagne pour les élections européennes touche à sa fin. Notre tête de liste, Jean-Philippe Tanguy, n'a pas ménagé ses efforts pour porter un message d'espoir : si la France est aujourd'hui en grande difficulté, elle a tous les atouts pour se relever, à condition qu'elle retrouve le contrôle de ses frontières, de sa monnaie, de son budget et de ses lois.

Pour cela, il faut lutter, à Paris comme à Bruxelles, contre ceux qui estiment que notre pays n'a plus d'avenir et venir au contact des forces vives qui attendent un réel changement. Nous avons donc parcouru des centaines de kilomètres, rencontré des dizaines d'entrepreneurs, d'associations, de syndicalistes, d'agriculteurs, de pêcheurs... toute la diversité des professions qui font la France.

Le combat est difficile mais il doit être mené. Et dans ce combat, nous ne sommes pas seuls ! Dans notre département, pas moins de deux députés sont venus nous apporter leur soutien.

Le député gaulliste Jean-Pierre Decool, d'abord, que nous avions rencontré pour dénoncer le scandale des travailleurs détachés sur le terminal méthanier de Dunkerque, où 60% des emplois sont occupés par des salariés exploités qui ne paient pas les mêmes cotisations sociales que les employés Français.



Le député et maire de Cambrai François-Xavier Villain, ensuite, venu soutenir son ami Nicolas Dupont-Aignan, qui défend les mêmes idées que lui au niveau européen. Ce soutient faisait suite à une visite chez les routiers de Géodis, près de Bouchain, victimes de la concurrence déloyale des pays de l'Est et poussés à la démission par une hiérarchie peu scrupuleuse.


Entre d'un côté les partis du système (PS, UMP, Centristes, Verts) qui sont responsables de l'état dans lequel se trouve l'Europe d'aujourd'hui car ils ont tout voté, tout soutenu et tout abandonné, et de l'autre les extrêmes, qui sont porteurs d'une colère parfois justifiée mais stérile, il existe un chemin. C'est la raison pour laquelle nous proposons aujourd'hui aux électeurs le choix d'une rupture constructive : le choix des listes "Debout La France : ni système, ni extrêmes".

Yohann Duval

samedi 10 mai 2014

ET SI LE GOUVERNEMENT METTAIT EN OEUVRE JUSQU'AU BOUT CETTE ÉQUATION SIMPLE ET EFFICACE POUR L'EMPLOI ET LA SANTÉ PUBLIQUE ? INTERVENTION D’UN ÉTAT STRATÈGE + ACTEURS LOCAUX INNOVANTS = DÉVELOPPEMENT DURABLE

C’est une grande fierté pour Lille, le Nord-Pas-de-Calais et la France, mais aussi la preuve par A+B des bienfaits de la logique de relocalisation de l’emploi que DLR prône depuis 15 ans. 

Les groupes Areva et IDInvest ainsi que le fonds Écotechnologies géré par la banque publique d'investissement BpiFrance ont annoncé mi-avril une augmentation de capital de 15 millions d'euros de la société Nénuphar dédiée à l’éolien vertical flottant. Cette société a été fondée par Charles Smadja et Frédéric Silvert, deux lillois. Un premier prototype à petite échelle avait déjà été testé dès 2010 sur le site des Carrières du Boulonnais. Puisque le projet vient d’être validé de façon sonnante et trébuchante et si tout continue à se passer comme prévu, les premières réalisations commerciales devraient voir le jour en mer Méditerranée puis en Bretagne et en Écosse. Cette innovation a des caractéristiques plus commodes et impliquant une efficacité énergétique radicalement supérieure à ce que l’on peut connaître avec les éoliennes terrestres, quand on sait qu’il faudrait pas moins de trois fois la surface de l’Europe pour l’alimenter en énergie éolienne. Plus commodes car l’éolienne en question ne serait que de 90 mètres de haut contre plus de 100 mètres pour les éoliennes offshore traditionnelles et que son concept de flottaison ne nécessiterait qu'un faible tirant d'eau, ce qui rend son remorquage depuis la terre raisonnable en terme de logistique. Et surtout, ses pales verticales tournent autour d'un axe lui-même vertical à la façon d’un tourniquet de manège, ce qui induit une vitesse de rotation de l'éolienne adapté à la vitesse et au sens du vent. Et son système électronique d'asservissement supprimant tout risque de vibration des pales optimise encore davantage son efficacité. Tout cela semble converger vers le fait que les performances de cette éolienne 2.0 pourraient se révéler très rapidement supérieures aux autres. A noter en plus que d’après Charles Smadja : "La manipulation de cette éolienne n'a rien à voir avec les gros chantiers nécessaires au montage en mer des éoliennes classiques qui pèsent 200 tonnes ". 

Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la mise en place depuis lundi de l’expérimentation de la procédure d'autorisation unique de construction des parcs éoliens et des méthaniseurs produisant du biogaz semble tomber à pic ! Cette expérience s'inscrit dans le cadre du "choc de simplification" annoncé par François Hollande et vise à remplacer toutes les autorisations existantes qui concernent les installations classées par l’environnement (ICPE) et à ramener à dix mois seulement leur instruction. De quoi faire cohabiter harmonieusement défense des enjeux écologiques liés au défrichement et à la biodiversité et progrès de l’énergie renouvelable.

Nous nous félicitons que le ministère de l’écologie et de l’énergie daigne enfin faciliter l’implantation d’installations à la fois saines pour la santé publique et l’environnement et créatrices d’emplois. Nous nous en félicitons d’autant plus que l’accélération du projet d’éolien flottant de la start-up Nénuphar parachèvera de nous donner raison sur les bienfaits de la logique de relocalisation de l’emploi que DLR défend depuis le début. A savoir que la relocalisation de l’emploi permet d’encourager les initiatives audacieuses d’une société civile qui ne soit pas enfermée dans le dogme purement mercantile qu’on appelle pudiquement « libéralisme » ou « social-démocratie ». 

Voilà une initiative qui vient en effet contredire la logique fédéraliste et libre-échangiste du PS. Non seulement parce qu’une relocalisation de l’emploi doit se coupler d’un protectionnisme économique intelligent aux frontières ainsi que d’une régulation de l’immigration pour être efficace, mais aussi parce qu’elle soulève l'enjeu majeur de l’urgence de redonner sa souveraineté au peuple : celui de donner les moyens à ce peuple de mutualiser ses efforts pour trouver les solutions aux problèmes environnementaux qui sont voués à nous préoccuper de plus en plus. Rien que cela !

Alice VILLAIN

lundi 31 mars 2014

À LILLE, CE SERA DÉSORMAIS LE BURGER QUI SERA ROI !

Alors qu'on apprenait la semaine dernière que Lille était la deuxième «grande ville» de France en matière de gaspillage d'eau juste après Nice, l'arrivée de Burger King à Lille se présente comme un deuxième choc pour toute personne ayant un minimum de conscience écologique.

En premier lieu, il y a vraiment de quoi se demander si l'arrivée de Burger King à Lille ne va pas donner lieu à ce type de phénomènes dans quelques temps. 

L'ouverture du restaurant, annoncée le 19 mars, est d'autant plus symptomatique de l'américanisation de la France que Lille compte déjà en plein centre ville trois Mc Donald's et deux Quick. Un KFC a encore ouvert ses portes le 29 octobre 2013, sans compter les restaurants à kebabs et autre Subway...

Burger King ne fait que se glisser dans la brèche de l'engouement pour les fast food. La preuve, son objectif est de passer de 350 à 400 ouvertures de restaurants en France d'ici à 10 ans, avec un horizon de 20% de part de marché dans la restauration rapide !

Après le projet Lillenium aberrant que la fédération de Debout La République Nord avait dénoncé en février dernier, force est de constater que Martine Aubry ne reculera décidément devant rien pour éponger ses dettes et faire repartir la croissance dans une ville qui compte il est vrai le taux faramineux de 20% de chômage (chiffre constaté par le comité de bassin d’emploi).

Ces objectifs sont certes louables, et même urgents quand on sait que Martine Aubry entame un troisième mandat, mais il est temps de se responsabiliser (et pas qu'avec la haute finance) et de se demander à quel prix ? Le prix, c'est donc celui de la promotion d'un mode de vie uniformisé à l'américaine, mais aussi de la malbouffe. Outre les scandales sanitaires propres aux grandes chaînes de restauration, se posent les problèmes des anti-vomitifs, des addictifs et des OGM dont sont gorgés les produits qui y sont vendus. Autant dire qu'avec une vitrine gastronomique pareille, le score satisfaisant de 11% d'EELV au premier tour des élections municipales est à interpréter comme un cri d'alerte désespéré...

Alors qu'EELV a (sans surprise) décidé de fusionner sa liste avec celle du PS après s'être vu confié un nombre de responsabilités non négligeable au sein du conseil municipal précédent avec Eric Quiquet, Lise Daleux, Dominique Plancke et Cyrille Pradal, il n'y a toujours pas lieu d'espérer quoi ce soit concernant un potentiel arrêt de la colonisation des fast food à Lille...

Pourtant, les idées ne manquent pas et pour le coup, Martine Aubry ferait bien de s'inspirer de la vidéo ci-dessous ayant été tournée pas plus loin qu'à Roubaix (à partir de 14:29), dans laquelle un restaurant agit à la fois pour la santé publique et pour l'emploi en utilisant des produits bios et locaux. Qu'on se le dise, il peut exister une croissance économique intelligente ! Alors, avant de débourser 3,4 millions d’euros au total pour Lille3000 dans une optique de démonstration de force, LMCU ferait bien de créer cette force en subventionnant des initiatives telles que celle-là pour aider les talents locaux à émerger et compenser le prix du travail de l'agriculture biologique de sorte à démocratiser le droit à une nourriture de qualité qui devrait appartenir à tous.

Alice VILLAIN




mercredi 12 mars 2014

LE DÉTRICOTAGE DE L'INSPECTION DU TRAVAIL ALORS QU'ON ESTIME A 500 PAR AN LE NOMBRE DE SUICIDES D'ORIGINE PROFESSIONNELLE : CHERCHEZ L'ERREUR !




La fédération de Debout La République Nord tient à exprimer son profond soutien aux syndicalistes et aux employés de Maubeuge et de Cambrai qui se battent en ce moment pour que l’État cesse de démissionner systématiquement de ses fonctions régulatrices.

En effet, c’est une baisse du nombre d’agents de contrôle du travail de 147 à 128 ainsi que la fermeture des antennes de Maubeuge et de Cambrai qui est prévue dans le Nord, avec un rapatriement des agents des villes en question à Valenciennes. Même si le processus a été désamorcé, puisque deux cents personnes ont envahi jeudi 20 février le comité technique où la directrice régionale du travail (Direccte) devait faire valider son « schéma » de restructuration des services, la question est : jusqu’à quand ? 
 
Car, non seulement Annaick Laurent, la directrice, n’a pas été claire sur les garanties du maintien des antennes, mais cette restructuration n’est que la traduction d’une réforme de l'inspection du travail de Michel Sapin, qui malgré son désaveu par le Sénat fin février, va être poursuivie. Il s’agit grosso modo de fusionner les unités de contrôle au niveau régional, avec un seul responsable, de sorte à réduire les effectifs des agents de contrôle du travail. Par ailleurs, ces agents auraient désormais la possibilité d'infliger des amendes aux entreprises, alors que seule la voie pénale était jusqu'ici possible.

Le déni de démocratie dont fait preuve Michel Sapin est d’autant plus alarmant par deux aspects. Il s’inscrit dans une énième volonté de casse du service public, si l’on sait que la France ne compte que 2 236 agents de contrôle pour surveiller 1,82 million d'entreprises, soit un agent pour un peu plus de 8 000 salariés. Ce qui impliquera que des salariés n’auront plus forcément le temps, l’argent ou même les deux à la fois pour se déplacer à l’autre bout du département en cas de litige. Il s’inscrit également dans une indifférence quant à la rigueur judiciaire, et n’ayons pas peur de le dire, quant à la justice-même ; en effet, en assouplissant la procédure pénale pour mieux sabrer dans les effectifs d’agents de contrôle du travail, le gouvernement oublie non seulement que de par leur formation ces agents n’ont pas la capacité de discernement nécessaire pour juger de sanctions pénales, mais que ces sanctions, qui ont toutes les chances d’être arbitraires, pénaliseront toujours les mêmes : les petites et moyennes entreprises, les plus vulnérables donc les plus attaquables.

En effet, ce sont les multinationales et les banques que le gouvernement ferait mieux d’avoir en priorité dans le viseur, elles qui n’hésitent pas à s’expatrier fiscalement, à embaucher de la main d’œuvre à bas coût et à exercer une pression extrême sur leurs salariés au nom de la sacrosainte compétitivité. Mais, il est vrai qu’il est toujours plus facile de taper à bras raccourcis sur les PME lorsque l’on cherche à résorber une dette faramineuse de 1800 milliards d’euros. Plus facile, plutôt que de se procurer les listings bancaires des grandes firmes françaises, de mettre en place une vraie directive sur les travailleurs détachés les obligeant à payer les charges sociales en France, ou d'imposer une réglementation plus ferme en matière de harcèlement moral au travail, alors même que les cas de dépression et de suicides liés à ce phénomène se multiplient.

Alice VILLAIN

jeudi 6 février 2014

INSECURITE DANS LE METRO LILLOIS : LE PRIX DU TICKET S'ENVOLE ET LES POLICIERS SONT RARES



Un article est paru récemment dans la Voix du Nord visant à faire état d'une explosion de la violence sur le réseau de métro Transpole, à Lille. Sans évidemment la justifier, on peut considérer qu'elle est due à deux causes :


D'abord, l'augmentation régulière du tarif du ticket (encore 10 centimes de plus en 2013, soit 1,50 euros contre 1,40), ce qui a de quoi choquer quand on sait que LMCU prend en charge les 2 tiers des coûts d'exploitation du réseau. Autant dire que les usagers payent double tarif : prix du ticket + dette de Mme Aubry (Lille est la troisième ville de France la plus endettée).

Résultat : 17 millions d'euros de fraude, que l'on appelle pudiquement un loupé de la carte Pass pass et 12% d'agression en plus sur agents.

Bien sûr, M. Quiquet, vice-président EELV aux transports à LMCU se retranche derrière la promesse non tenue de Nicolas Sarkozy de porter à 130 l’effectif de l’unité de police des transports près de deux ans après l'institution de la majorité socialiste à laquelle il appartient.


Sur le fond, M. Quiquet a raison. Le fait que 120 fonctionnaires de police en tout et pour tout assurent la sécurité des transports dans toute la région  fait froid dans le dos. D'autant plus qu'une grosse moitié travaille sur le réseau Transpole !

Debout La République Nord a une solution simple pour la présidente de LMCU Martine Aubry : arrêter de recruter des agents de prévention auxquels on ne peut légalement pas donner pas les moyens techniques d'agir sur ce climat d'insécurité pour les remplacer par des agents de police.

Mais cette solution ne semble pas vraiment au goût de la maire de Lille, puisque l'extrait ci-dessous d'un site sponsorisé par Transpole, filiale de Kéolis, démontre qu'un contrat a été signé entre le groupe et LMCU. Avec un taux de chômage à plus de 12 %, il n'y aurait pas de quoi s'étonner que Mme Aubry, présidente de LMCU veuille une fois de plus mettre la poussière sous la tapis en augmentant le nombre d'agents de prévention aux frais du contribuable ! Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi le prix du ticket s'envole...


« En 2002, un avenant au CLST renforce la présence d’agents de médiation dans le métro, le tramway et les bus, dans le cadre d’un vaste programme de sécurisation lancé par Lille Métropole et Transpole. Ce programme est soutenu par le Fonds Social Européen et les collectivités locales. Les associations Citéo et Médiapole (groupe Vitamine T) sont chargées d’une mission de prévention et médiation sur le réseau. Les agents, embauchés en priorité dans des zones sensibles, demandeurs d’emplois, jeunes ou adultes plus âgés,  bénéficient d’un Stage d’Accès à l’Entreprise de 124h, notamment en communication et gestion des conflits.
En 2013, près de 500 agents de prévention employés par Citéo et Médiapole pour le compte de Transpole sont présents sur le réseau, couvrant quotidiennement la totalité de l’amplitude d’ouverture des services (6h/1h30). Les Agents de Prévention sont facilement identifiables par leur blouson orange. »

Alice VILLAIN

dimanche 26 janvier 2014

CRISE DE LA PRESSE, CRISE DE LA DÉMOCRATIE : QUEL SURSAUT ?

Conférence de Laurent Mauduit, cofondateur de Médiapart
Sciences Po – Lille
Le journalisme est un secteur professionnel qui comporte le plus de logiques d’influences. Les exemples récents de Dassaut, industriel militaire français et sénateur UMP qui rachète Le Figaro ou de Lagardère, pourtant proche de l’UMP et affichant ses sympathies avec Nicolas Sarkozy qui rachète Le Monde ne sont pas les moins bons exemples.
Bernard Arnault, premier industriel français, patron du groupe spécialisé dans les produits de luxeLVMH est également propriétaire du journal Les Échos. Comment écrire librement sur les actions de patrons s’ils sont nos actionnaires et plus encore nos propriétaires ? 
Bernard Arnault, proche de l’UMP puisqu’il était témoin lors du mariage de Nicolas Sarkozy… Edouard de Rothschild, co-gestionnaire avec son frère du Rothschild Group rachète Libération en 2005. Le journal fondé par Jean-Paul Sartre est donc racheté et dirigé par son contraire idéologique, et probablement freine l’expression de la démocratie et l’indépendance des journalistes. Bernard Tapie rachète La Provence alors qu’il est condamné pour escroquerie en bande organisée. Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, ami personnel de Bernard Tapie ne s’oppose pas à ce rachat.
L’ambition de Médiapart est d’être un journal d’enquête, une presse indépendante au service des citoyens. Le journal s’est révélé au public grâce à l’ « Affaire Bettencourt », première grande affaire révélée par ce journal d’investigation. La liberté, l’indépendance économique et donc l’indépendance rédactionnelle dont il fait preuve n’est pas la même partout.
Les Échos, journal d’inspiration néo-libéral, est le fleuron de l’actualité économique et pourtant, la censure y est plus présente qu’ailleurs dans les écrits des journalistes employés, qui doivent se conformer, ne pas heurter ou déclarer des vices dont ils sont forcément au courant. La France souffre d’une crise économique mêlée à une crise du journalisme. Une majorité des français d’ailleurs ne font plus confiance en cette profession. Le secteur doit subir des transformations, et des réformes, venant d’abord d’une volonté des journalistes.
En effet, beaucoup de journalistes tendent à penser que le propre du journalisme est le papier, considéré aujourd’hui de plus en plus dans les écoles de journalisme comme la « vieille presse »qui s’oppose à la « presse de qualité », c’est-à-dire la presse numérique. Créer un journal papier coûte environ 30 millions d’euros tandis que créer un journal numérique ne coûte que 6 millions d’euros, c’est le montant qui a servi à créer Médiapart. L’économie numérique est plus légère et permet par conséquent, davantage de liberté de la presse. À travers internet, les journalistes ont la possibilité de maîtriser totalement leur indépendance.
Médiapart : 300 000 vues uniques / jour et 82 000 abonnés et 3 000 abonnés / jour durant l’Affaire Cahuzac.
Mais les transformations du métier de journaliste doivent aussi faire l’objet d’un débat politique. Seulement, les politiques font preuve d’autisme sur la liberté de la presse et cela ne date pas d’hier : La démocratie fonctionne en face à face entre le souverain et le peuple. Le développement des premiers journaux se fait sous le Second empire, où la presse n’est pas légitime. À l’époque, deux spéculateurs achètent et revendent les journaux et les mettent au service de l’Empire. Ce néo-bonapartisme dure dans l’Histoire de France : on se souvient de l’AFP (Agence France Presse) créée par le général de Gaulle. L’ORTF est considérée comme la « voix de la France libre »
En 2008 François Bayrou est le seul homme politique à dire « nous sommes dans un système malsain » lorsqu’il évoque sur la première chaîne de France (TF1) son actionnaire principal, le groupe Bouygues.
Les journaux papiers n’ont plus d’avenir. Le seul journal papier qui survit est Le Canard Enchaîné, dont les fonds dépassent les 100 millions d’euros à cause de son ancienneté. Mais aucun journal ne fait autant de recette et ne dispose de tels fonds. La plupart ont vieilli avec leurs lecteurs ; ainsi la moyenne d’âge des lecteurs du Figaro se situe autour de 59 ans, et les lecteurs deLibération autour de 60 ans. Le seul avenir possible pour la presse est de repenser son coût, puisque les étudiants par exemple ne peuvent acheter chaque jour un journal à 2 euros. Il faut également repenser la distribution des journaux dans des points de vente plus accessibles. Enfin, développer l’information numérique, où la France est en retard par rapport à ses voisins mondiaux. Entre le moment où internet débutait et le moment de la création du premier journal numérique (Le Monde), il s’est écoulé 20 ans.
Le Monde est voué à disparaître, puisque le journal papier est disponible gratuitement sur leur site internet, ce qui est une faute grave de la part du conseil de direction. Aujourd’hui les journaux ne survivent que grâce aux aides de l’État, qui d’ailleurs distribue des montants variables aux journaux… Nous sommes en droit de nous demander pourquoi.
Il ne faut pas oublier que la presse protège les citoyens en les informant et garantie le droit inaliénable de savoir. De plus, la République se doit de garantir la transparence dans la vie démocratique du pays vis-à-vis de ses citoyens.
La presse est gangrenée par des logiques d’influences graves entre le pouvoir financier et le pouvoir politique. Un véritable journal indépendant est possible, et l’économie numérique offre cette chance au XXIe siècle. À terme, les journaux nationaux sont voués à disparaître s’ils ne modifient pas leurs offres, et avant toute chose les journaux locaux, qui eux connaissent une crise encore plus importante et des déficits considérables. N’importe qui peut créer un journal, et un journal fonctionne uniquement si l’information qu’il propose est indépendante, et de qualité.
Damien NICOLAS

INSECURITE : REMERCIONS MARTINE AUBRY DES BIENFAITS DE SCHENGEN



On se souvient des tirs meurtriers sur la discothèque Le Theatro en juillet 2012, d'autres sur un appartement de Wazemmes en janvier dernier, d'un blessé toujours par cette arme en février à Lille-Sud ou encore d'autres tirs du côté de la porte d’Arras en novembre. Si suite à l’épidode de juillet 2012 une zone de sécurité prioritaire a été créée recouvrant les quartiers de Moulins, de Lille-Sud et du Faubourg-de-Béthune, force est de constater qu’elle n’est pas une franche réussite.
Et pour cause, pas plus tard que dimanche dernier, un étudiant lillois âgé de 20 ans a reçu six balles dans le quartier de Lille-Moulins, rue de Trévise et une autre série de tirs a éclaté boulevard de Metz. Martine Aubry avait pourtant annoncé en grandes pompes le recrutement de 197 policiers sur la métropole lilloise en septembre dernier… Oui, dont 140 dans le cadre de départs à la retraite.
L’occasion évidemment pour le Front National d’instrumentaliser ces événements dramatiques, en se targuant de « tripler » les effectifs de police municipale et d’installer des caméras dans toute la ville… Une prise de position que l’on peut qualifier non seulement de démagogique, quand on connaît la dette faramineuse accumulée par Martine Aubry, mais de ridicule, car tomber dans l’obsession sécuritaire dont le Front National a le secret n’est pas non plus la solution.
Pour Thierry Depuyt, secrétaire zonal d’Unité-Police, syndicat policier majoritaire, le diagnostic est sans appel : La carte des armes se calque souvent sur celle du trafic de drogue : « Elles en sont la conséquence ». Les trafiquants s’en équipent afin de protéger drogue et argent, impressionner les concurrents ou asseoir une autorité. Des armes sont régulièrement trouvées en perquisition. De plus, leur utilisation semble s’accentuer : « Elles ne sont plus seulement faites pour intimider. À la moindre altercation, des délinquants peuvent s’en servir, y compris pour des motifs futiles comme ce week-end » On comprend mieux l’existence de ce genre de règlements de compte à Lille-Moulins, devenue une référence en matière de trafic de drogue !
Mais dire que Lille se situe à l’intersection de la capitale, de la Belgique et de l’Angleterre pour justifier le fait qu’elle soit classée devant Paris en matière de consommation de drogue est loin d’être suffisant. La vraie et seule cause de ce chaos, c’est encore et toujours la déréglementation. Petit flashback lors de la chute de l’URSS. En quelques mois, des mécanismes criminels et des filières clandestines se sont mis en place, au profit d’une partie des nouveaux dirigeants politiques des pays qui le composaient. La structure de ce trafic d’armes à feu était alors solidement installée pour favoriser une dissémination sans précédent à travers tout le continent européen et sur l’ensemble des théâtres et conflits mondiaux. La fin du communisme a même facilité de façon générale l’expansion fulgurante de filières clandestines dans les domaines du trafic d’êtres humains, de cigarettes et de voitures volées sur fond de prostitution et de flux de produits stupéfiants en provenance d’Amérique latine (cocaïne) ou d’Asie centrale (héroïne). De la même façon qu’à Lille, mais à une échelle supérieure, le trafic d’armes a donc aussi servi à protéger ces filières clandestines en permettant de dissuader tout rival de récupérer des parts de marché et à armer des agents de sécurité privée, des gardes-du-corps ou des hommes de main des mafias ou systèmes proto-mafieux.
Ajoutons à cet héritage historique les joies de ce cher traité de Schengen et le cocktail devient explosif. Depuis la première partie de la décennie 1990, des filières de l’immigration clandestine ont ainsi commencé à faire transiter des armes : des faux papiers pour l’Eldorado occidental contre de menus services… Et l’ouverture du marché du travail à la Roumanie et la Bulgarie ce premier janvier par François Hollande accentuera la tendance. Autant dire que Mme Aubry, maire socialiste, chéri les causes des problèmes de ses habitants !   
Alice VILLAIN

mardi 7 janvier 2014

SOUS LE BETON, LILLE SUD.


Cela fait déjà cinq ans que Lillenium est en projet mais 2014 sera bel et bien l’année qui verra le centre commercial du promoteur français Vicity commencer à voir le jour. 1 084 jeans, 853 robes, 685 pulls, 675 paires de chaussure et un hôtel sur 42 800 m2 en plein Lille-sud. Le bâtiment pharaonique se dressera juste devant le pont qui mène à la rue du faubourg des postes et devrait accueillir pas moins de 100 millions de consommateurs.
Si Martine Aubry déclarait à l’annonce du projet que « 98% des achats des habitants lillois de Lille-sud se font en dehors du quartier », il y a de quoi se demander si ce chiffre n'a pas été gonflé : Le faubourg des modes, qui avait été mis en place par Martine Aubry (33 000 euros rien que pour l'année 2013) afin d'aider de jeunes créateurs, se trouve à quelques pas de l’endroit où devrait se situer le centre commercial. Il y a d’autant plus lieu de se demander si cette offre répond bien à une demande que parmi les 24 000 habitants du quartier, on dénombre pas moins d’un chômeur sur dix…Quant aux autres boutiques de la rue du Faubourg des postes, elles pâtirons du géant du supermarché Leclerc qu’abritera la galerie marchande, leur une faisant concurrence directe qu’on peut donc considérer comme déloyale. Autant dire que si Vicity se targue d’être « avec les petits commerçants depuis le début » en se refusant à implanter une boucherie dans ses locaux, c’est parce que le supermarché Leclerc en abrite déjà une !
Cette infrastructure se réclame également de l’écologie, avec systèmes d’économie d’énergie, toiture végétalisée, système de récupération des eaux… Et parking souterrain de 900 places de voitures ainsi que toujours plus de bétonnage avec deux nouvelles voies créées, l’une en descente du pont et l’autre dans le prolongement de la rue de Marquillies. Lillenium fera donc partie de ces nouveaux centres commerciaux qui poussent comme des champignons un peu partout en France se revendiquant comme des équipements de « nouvelle génération », toujours « innovants » et qui seraient des « lieux de vie environnementalement postif ». Rappelons tout de même un détail de taille : les produits qui y sont commercialisés n’ont absolument pas vocation à s’inscrire dans une logique de circuit court. Et pour cause, il s’agit en fait ni plus ni moins de greenwashing, cette méthode qui consiste à repeindre en vert des pratiques aux antipodes de la logique écologique pour justifier le toujours plus de consumérisme à l’image du Mcdonald’s avec son logo devenu vert.
Alors que la France est le pays d’Europe de l’ouest où il s’ouvre le plus de centres commerciaux et que leur fréquentation au contraire est en baisse pour cause de chômage de masse, il serait étonnant de constater que la course au bétonnage continue encore si l’on ne connaissait pas sa cause réelle. En effet, si Martine Aubry a autorisé l’installation de Lillenium à Lille-sud, ça n’est ni pour une raison d’habitants en mal de consommation et encore moins pour celle de l’écologie. C’est tout simplement parce que Martine Aubry a franchit la barre des 400 millions d’euros de dette durant ses deux mandats, faisant de Lille la troisième ville la plus endettée de France et qu’elle aurait donc besoin de taxes foncières pour l’éponger. (En Seine-Saint-Denis, le centre commercial Le Millénaire rapporte ainsi 1 à 2 millions d’euros annuels de taxe foncière à la ville d’Aubervilliers.) Sans compter les recettes en matière de publicité que Lillenium pourrait rapporter à la mairie de Lille. Un joyeux échange de bons procédés dans lequel on a vraiment du mal à discerner l’intérêt des lillois.

Alice VILLAIN