dimanche 26 janvier 2014

INSECURITE : REMERCIONS MARTINE AUBRY DES BIENFAITS DE SCHENGEN



On se souvient des tirs meurtriers sur la discothèque Le Theatro en juillet 2012, d'autres sur un appartement de Wazemmes en janvier dernier, d'un blessé toujours par cette arme en février à Lille-Sud ou encore d'autres tirs du côté de la porte d’Arras en novembre. Si suite à l’épidode de juillet 2012 une zone de sécurité prioritaire a été créée recouvrant les quartiers de Moulins, de Lille-Sud et du Faubourg-de-Béthune, force est de constater qu’elle n’est pas une franche réussite.
Et pour cause, pas plus tard que dimanche dernier, un étudiant lillois âgé de 20 ans a reçu six balles dans le quartier de Lille-Moulins, rue de Trévise et une autre série de tirs a éclaté boulevard de Metz. Martine Aubry avait pourtant annoncé en grandes pompes le recrutement de 197 policiers sur la métropole lilloise en septembre dernier… Oui, dont 140 dans le cadre de départs à la retraite.
L’occasion évidemment pour le Front National d’instrumentaliser ces événements dramatiques, en se targuant de « tripler » les effectifs de police municipale et d’installer des caméras dans toute la ville… Une prise de position que l’on peut qualifier non seulement de démagogique, quand on connaît la dette faramineuse accumulée par Martine Aubry, mais de ridicule, car tomber dans l’obsession sécuritaire dont le Front National a le secret n’est pas non plus la solution.
Pour Thierry Depuyt, secrétaire zonal d’Unité-Police, syndicat policier majoritaire, le diagnostic est sans appel : La carte des armes se calque souvent sur celle du trafic de drogue : « Elles en sont la conséquence ». Les trafiquants s’en équipent afin de protéger drogue et argent, impressionner les concurrents ou asseoir une autorité. Des armes sont régulièrement trouvées en perquisition. De plus, leur utilisation semble s’accentuer : « Elles ne sont plus seulement faites pour intimider. À la moindre altercation, des délinquants peuvent s’en servir, y compris pour des motifs futiles comme ce week-end » On comprend mieux l’existence de ce genre de règlements de compte à Lille-Moulins, devenue une référence en matière de trafic de drogue !
Mais dire que Lille se situe à l’intersection de la capitale, de la Belgique et de l’Angleterre pour justifier le fait qu’elle soit classée devant Paris en matière de consommation de drogue est loin d’être suffisant. La vraie et seule cause de ce chaos, c’est encore et toujours la déréglementation. Petit flashback lors de la chute de l’URSS. En quelques mois, des mécanismes criminels et des filières clandestines se sont mis en place, au profit d’une partie des nouveaux dirigeants politiques des pays qui le composaient. La structure de ce trafic d’armes à feu était alors solidement installée pour favoriser une dissémination sans précédent à travers tout le continent européen et sur l’ensemble des théâtres et conflits mondiaux. La fin du communisme a même facilité de façon générale l’expansion fulgurante de filières clandestines dans les domaines du trafic d’êtres humains, de cigarettes et de voitures volées sur fond de prostitution et de flux de produits stupéfiants en provenance d’Amérique latine (cocaïne) ou d’Asie centrale (héroïne). De la même façon qu’à Lille, mais à une échelle supérieure, le trafic d’armes a donc aussi servi à protéger ces filières clandestines en permettant de dissuader tout rival de récupérer des parts de marché et à armer des agents de sécurité privée, des gardes-du-corps ou des hommes de main des mafias ou systèmes proto-mafieux.
Ajoutons à cet héritage historique les joies de ce cher traité de Schengen et le cocktail devient explosif. Depuis la première partie de la décennie 1990, des filières de l’immigration clandestine ont ainsi commencé à faire transiter des armes : des faux papiers pour l’Eldorado occidental contre de menus services… Et l’ouverture du marché du travail à la Roumanie et la Bulgarie ce premier janvier par François Hollande accentuera la tendance. Autant dire que Mme Aubry, maire socialiste, chéri les causes des problèmes de ses habitants !   
Alice VILLAIN

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