lundi 9 septembre 2013

FRANCOIS HOLLANDE AURAIT BESOIN DE QUELQUES COURS DE BON-SENS

La semaine dernière, François Hollande se rendait dans une école de Denain dans le Nord, ville frappée par la désindustrialisation textile des années 80, faisant d’elle la plus pauvre de France avec un taux de chômage atteignant officiellement près de 20%.
Cette visite n’avait rien d’une visite de courtoisie : Hollande, entouré de trois de ses ministres, est en fait venu promouvoir sa nouvelle réforme pour lutter contre les inégalités et le décrochage scolaire. Pour ce faire, il est question de raccourcir de 3 heures par semaines les jours de classe afin de les reporter le mercredi matin pour des activités périéducatives. Si 4000 communes seulement ont décidé de sauter le pas, 250 millions d’euros au total devraient être débloqués pour l‘ensemble des villes de France dans un futur proche. Autre mesure, la création de 6 700 postes d’enseignants supplémentaires.
Cette opération de communication qui n’est pas anodine compte tenu des élections municipales qui approchent, s’inscrit dans le même registre que celle qu’avait entreprise Jean-Marc Ayrault le 12 août dernier en accueillant des enfants de milieux défavorisés à Matignon.
En instrumentalisant la jeunesse de France, elle vise à redonner foi en l’avenir à l’opinion publique. Sauf que la hausse de 11% des actes de violence chez les mineurs lors de la dernière décennie démontre que la jeunesse est en perdition. Et pour cause, dans un pays ayant perdu 3 millions d’emplois en dix ans et qui accueille en plus de cela près de 200 000 étrangers chaque année, quel apprentissage de la citoyenneté et quelles perspectives d’avenir lui donner ?
Plutôt que de donner à l’Etat la prérogative d’éduquer sa jeunesse à défaut de l’instruire, François Hollande ferait mieux de lui redonner sa souveraineté. C’est comme cela que la France pourra à nouveau se prémunir du dumping social et écologique et relocaliser la production. C’est avec un franc retour à l’emploi que des familles auront à nouveau un pouvoir d’achat décent et que la démocratisation de la culture s’opérera. Si nous voulons que la jeunesse acquiert assez de savoirs pour être en mesure d’innover demain, cela passe effectivement par une lutte contre les inégalités et l’oisiveté, terreau de la délinquance. Or, soyons réalistes, celle-ci ne s’amorcera pas avec des bouts de ficelle et sans une certaine sérénité économique.

Alice VILLAIN

Ci-dessus : une photo proche de celle retirée par l'AFP, prise par Reuters.

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