vendredi 27 septembre 2013

LA TRANSITION ECOLOGIQUE N'EST PAS ASPHYXIER LES CONTRIBUABLES DE TAXES, C'EST LA RELOCALISATION DE L'EMPLOI



Jeudi dernier, c’est M. Ayrault qui s’est rendu à Arras, dans la région Nord-Pas de Calais pour nous parler de transition énergétique. Voyant les municipales arriver à grand pas et dans une période d’extrême tension avec EELV dont le leader lui avait posé un ultimatum, le gouvernement a décidé de miser sur un projet d’économie d’énergie dans l’habitat pour reconquérir une région où le FN progresse à vue d’œil.
Concrètement, il s’agissait d’inaugurer l’un des 450 points d’information qui ont été mis en place à l’occasion de cette initiative du gouvernement. Des rénovations plus respectueuses de l’environnement devraient donc être prises en charge jusqu’à 80% par l’État voire 100% avec les collectivités locales pour les ménages. Pour les autres, un crédit d’impôt ou un prêt à taux zéro seraient accordés. L’objectif est fixé à 500 000 rénovations d’ici 2017.
D’abord, force est de constater qu’aucune modalité restrictive n’apparaît dans cette initiative du gouvernement. Pourtant, chacun est conscient de la farce que représentent les écoquartiers : des HLM repeints en vert où l’on s’est contenté d’installer des bouches d’aération et de faire appel à un paysagiste pour disséminer quelques arbres donnant l’impression qu’il y fait meilleur vivre.
Un tel flou est d’autant plus inacceptable que le gouvernement vient de statuer sur le maintien d'une énième taxe qui sera repeinte en vert afin d'«encourager les comportements vertueux sur le plan environnemental». Autant dire que le paradoxe est des plus ahurissants : le contribuable assurera une meilleure prospérité de son pays en continuant de creuser le trou abyssal de sa dette ! Car, comme chacun le sait, continuer de faire ainsi les poches au contribuable français, c'est autant moins de pouvoir d'achat donc d'argent investi dans la production de richesses.
Mais, peut-être que si la commission européenne n’avait pas décidé d'ouvrir le marché des panneaux solaires à la Chine en août dernier en optant pour des droits de douane dérisoires sur des quotas qui le sont tout autant, la donne aurait déjà changée, du moins quant à la transition écologique ?
Comme si l’Allemagne avait attendu le feu vert de l’Union Européenne pour être à la pointe de l’innovation technologique en matière d’isolation d’habitat ou de maraîchage biologique…
A Debout La République, nous ne cessons de le dire : Il est temps que la France cesse d’être mise sous perfusion par une Union Européenne de plus en plus dictatoriale et achetée par les lobbys et reprenne sa souveraineté pour relocaliser l’emploi et ainsi être à même de se donner les moyens d’une vraie politique de santé publique. Ce projet serait d'autant plus de bon sens qu'il favoriserait les circuits-courts.

Alice VILLAIN

lundi 9 septembre 2013

FRANCOIS HOLLANDE AURAIT BESOIN DE QUELQUES COURS DE BON-SENS

La semaine dernière, François Hollande se rendait dans une école de Denain dans le Nord, ville frappée par la désindustrialisation textile des années 80, faisant d’elle la plus pauvre de France avec un taux de chômage atteignant officiellement près de 20%.
Cette visite n’avait rien d’une visite de courtoisie : Hollande, entouré de trois de ses ministres, est en fait venu promouvoir sa nouvelle réforme pour lutter contre les inégalités et le décrochage scolaire. Pour ce faire, il est question de raccourcir de 3 heures par semaines les jours de classe afin de les reporter le mercredi matin pour des activités périéducatives. Si 4000 communes seulement ont décidé de sauter le pas, 250 millions d’euros au total devraient être débloqués pour l‘ensemble des villes de France dans un futur proche. Autre mesure, la création de 6 700 postes d’enseignants supplémentaires.
Cette opération de communication qui n’est pas anodine compte tenu des élections municipales qui approchent, s’inscrit dans le même registre que celle qu’avait entreprise Jean-Marc Ayrault le 12 août dernier en accueillant des enfants de milieux défavorisés à Matignon.
En instrumentalisant la jeunesse de France, elle vise à redonner foi en l’avenir à l’opinion publique. Sauf que la hausse de 11% des actes de violence chez les mineurs lors de la dernière décennie démontre que la jeunesse est en perdition. Et pour cause, dans un pays ayant perdu 3 millions d’emplois en dix ans et qui accueille en plus de cela près de 200 000 étrangers chaque année, quel apprentissage de la citoyenneté et quelles perspectives d’avenir lui donner ?
Plutôt que de donner à l’Etat la prérogative d’éduquer sa jeunesse à défaut de l’instruire, François Hollande ferait mieux de lui redonner sa souveraineté. C’est comme cela que la France pourra à nouveau se prémunir du dumping social et écologique et relocaliser la production. C’est avec un franc retour à l’emploi que des familles auront à nouveau un pouvoir d’achat décent et que la démocratisation de la culture s’opérera. Si nous voulons que la jeunesse acquiert assez de savoirs pour être en mesure d’innover demain, cela passe effectivement par une lutte contre les inégalités et l’oisiveté, terreau de la délinquance. Or, soyons réalistes, celle-ci ne s’amorcera pas avec des bouts de ficelle et sans une certaine sérénité économique.

Alice VILLAIN

Ci-dessus : une photo proche de celle retirée par l'AFP, prise par Reuters.

mercredi 4 septembre 2013

LIQUIDATION DE VG GOOSSENS A MARQ-EN-BAROEUL : ENIEME CONSEQUENCE DE LA LOI DE LA JUNGLE EUROPENNE


Avec ce qui arrive aux salariés de VG Goossens, filiale du groupe belge Van Genechten qui produit des emballages imprimés en carton à Marq-En-Baroeul, autant dire que le traité de Lisbonne a encore frappé.
La structure, qui a mystérieusement divisé son chiffre d'affaire par deux en l'espace de deux ans s'est retrouvée en redressement judiciaire.
En cause, non pas le travail de ses 127 salariés qui jusqu'au bout se sont battus pour trouver un repreneur à la structure mais un ensemble de règles mises en place un certain 15 avril 2008 interdisant toute aide accordée par Etats qui fausseraient la "concurrence en favorisant certaine entreprise ou certaine production" (article 107)
Si le groupe délocalise en Pologne, c'est en fait par commodité : la majorité de ses clients ayant sauté le pas depuis longtemps, il sera bien plus pratique de livrer les commandes déjà emballées en partance de l'est. Déjà bien des ravages en l'espace de quelques années.
Pratique, mais aussi bien plus intéressant financièrement. En effet, pourquoi la Pologne ? Tout simplement parce qu'il s'agit d'un pays européen où des mesures de patriotisme économique ne peuvent désormais plus être appliquées depuis 2008, ce qui implique que n'importe quelle structure soit susceptible d'y implanter sa production. Mais si le groupe belge a décidé de délocaliser, c'est aussi évidemment pour les bénéfices monstrueux qu'il compte réaliser avec le dumping social et écologique. Et pour cause, la Pologne, avec le Royaume-Uni, est le seul pays qu'on a dispensé de "charte des droits fondamentaux" lors de la ratification du traité de Lisbonne en 2008. Les conditions de travail de la main-d’œuvre transférée progressivement en Pologne ces dernières années seront donc à la mesure de son travail à bas coût.
De quoi ridiculiser les droit-de-l'hommistes du PS ou d'Europe Écologie ayant voté de concert le traité de Lisbonne, sachant qu'il n'est en plus qu'une pâle copie du Traité Constitutionnel Européen que les français avaient rejeté par référendum en 2005.
Ce scénario est hélas devenu d'une banalité affligeante car les salariés de VG Goossens ne sont qu'un rouage de la grande machine Union Européenne qui, au nom du progrès nous impose une libre-circulation des biens, des capitaux et des personnes qui profite toujours aux mêmes. Il est plus que l’État reprenne le pouvoir de protéger les salariés français des fluctuations du marché en taxant les produits importés et en attribuant des malus aux structures qui méprisent le principe premier de solidarité nationale.

Alice VILLAIN

Le mardi 3 septembre, avec Clément LAKHLIFI, mon adjoint à la délégation jeunes pour le Nord, nous sommes partis à la rencontre de quelques salariés de la boîte Goossens pour les soutenir mais aussi leur dire que des solutions concrètes existent. 

Le lendemain matin, nous aidions ces mêmes salariés à sensibiliser les gens à leur cause : faire valoir leurs droits.