samedi 4 mai 2013

LE SCANDALE DALONGEVILLE, SYMPTOME D'UNE EXEMPLARITE BAFOUEE DANS LES PLUS HAUTES SPHERES POLITIQUES

Nous nous souvenons de la façon dont s'était terminé, ou plutôt écourté le mandat de M. Gérard Dalongeville à la tête de la mairie d'Hénin-Beaumont. Il avait été condamné pour faux, usage de faux, détournements de fonds, fausses factures, favoritisme, et cette liste n'est pas exhaustive.
Si tout cela a été possible, c'est qu'autour de Gérard Dalongeville gravitaient des personnalités taiseuses de ses pratiques comme Marie-Noëlle Liennemann, ancienne ministre PS, des chefs d'entreprise qui en profitaient ou même des individus fichés au grand banditisme. Et la légitimité de cette accusation ne fait d'autant pas de doute que les magistrats de la chambre régionale de la cour des comptes avaient pointé que l'ancien maire "Divers gauche" n'aurait pas pu mener son train de vie avec ses seules indemnités.
En parallèle, on saisit la raison pour laquelle la plus grande fédération du Parti Socialiste soit la fédération du Nord-Pas-de-Calais : en effet, celle-ci fut abondamment alimentée par des financements occultes maquillés en dons de militants. Pour preuve, des déplacements auraient été effectués à plusieurs reprises au Luxembourg par Claude Chopin, premier adjoint au maire de 2001 à 2008 à des fins de blanchiment d'argent.
Après avoir publié Rose mafia l'année dernière, voilà que Gérard Dalongeville réitère avec PS je t'aime Moi non plus pour répondre de ces pratiques mafieuses : celles-ci n'auraient visé qu'à servir noblement la cause socialiste et seraient donc à mettre sur le compte d'un simple manque de lucidité. Il va même jusqu'à solliciter le témoignage de François Hollande à son procès qui aura lieu le 27 mai prochain pour créditer sa démarche : le président de la République ne pouvait ignorer ce jeu de dupes, sachant qu'il était à l'époque secrétaire du Parti Socialiste et qu'il s'était rendu début 2008 à Hénin-Beaumont pour soutenir sa liste. 
Cette victimisation ne peut apparaître que comme une pathétique manoeuvre en vue des élections municipales de 2014, puisque Gérard Dalongeville avait été exclu du Parti Socialiste en 2000 : il avait par conséquent la possibilité d'exercer ses fonctions en toute indépendance. Outre le manque d'intégrité et de bonne foi de ce personnage sulfureux, on peut considérer que la moralisation de la vie politique devrait dans un premier temps s'appliquer à notre propre président de la République qui y a fait la sourde oreille des mois durant avant que l'affaire n'éclate en avril 2009. 
Après les scandales Woerth et Cahuzac, une occasion supplémentaire de rappeler qu'une moralisation de la vie politique ne pourra être effectuée par des gens qui sont à la fois juges et parties. On est donc en droit de se dire que François Hollande a persévéré en pratique comme en théorie dans la malhonnêteté en excluant de ce débat concernant pourtant la base de l'intérêt public des puissances politiques ne formant pas de groupes au sein de l'assemblée nationale. Il est urgent que l'objectivité s'y invite en y établissant la proportionnelle intégrale rompant le monopole des "élites" qui ne prêchent pas pour leurs paroisses, mais pour leurs intérêts personnels.

Alice VILLAIN

dalongeville-copie-2.jpg

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire