Alors qu'on apprenait la semaine dernière que Lille était la deuxième «grande ville» de France en matière de gaspillage d'eau juste après Nice, l'arrivée de Burger King à Lille se présente comme un deuxième choc pour toute personne ayant un minimum de conscience écologique.
En premier lieu, il y a vraiment de quoi se demander si l'arrivée de Burger King à Lille ne va pas donner lieu à ce type de phénomènes dans quelques temps.
L'ouverture du restaurant, annoncée le 19 mars, est d'autant plus symptomatique de l'américanisation de la France que Lille compte déjà en plein centre ville trois Mc Donald's et deux Quick. Un KFC a encore ouvert ses portes le 29 octobre 2013, sans compter les restaurants à kebabs et autre Subway...
Burger King ne fait que se glisser dans la brèche de l'engouement pour les fast food. La preuve, son objectif est de passer de 350 à 400 ouvertures de restaurants en France d'ici à 10 ans, avec un horizon de 20% de part de marché dans la restauration rapide !
Après le projet Lillenium aberrant que la fédération de Debout La République Nord avait dénoncé en février dernier, force est de constater que Martine Aubry ne reculera décidément devant rien pour éponger ses dettes et faire repartir la croissance dans une ville qui compte il est vrai le taux faramineux de 20% de chômage (chiffre constaté par le comité de bassin d’emploi).
Ces objectifs sont certes louables, et même urgents quand on sait que Martine Aubry entame un troisième mandat, mais il est temps de se responsabiliser (et pas qu'avec la haute finance) et de se demander à quel prix ? Le prix, c'est donc celui de la promotion d'un mode de vie uniformisé à l'américaine, mais aussi de la malbouffe. Outre les scandales sanitaires propres aux grandes chaînes de restauration, se posent les problèmes des anti-vomitifs, des addictifs et des OGM dont sont gorgés les produits qui y sont vendus. Autant dire qu'avec une vitrine gastronomique pareille, le score satisfaisant de 11% d'EELV au premier tour des élections municipales est à interpréter comme un cri d'alerte désespéré...
Alors qu'EELV a (sans surprise) décidé de fusionner sa liste avec celle du PS après s'être vu confié un nombre de responsabilités non négligeable au sein du conseil municipal précédent avec Eric Quiquet, Lise Daleux, Dominique Plancke et Cyrille Pradal, il n'y a toujours pas lieu d'espérer quoi ce soit concernant un potentiel arrêt de la colonisation des fast food à Lille...
Pourtant, les idées ne manquent pas et pour le coup, Martine Aubry ferait bien de s'inspirer de la vidéo ci-dessous ayant été tournée pas plus loin qu'à Roubaix (à partir de 14:29), dans laquelle un restaurant agit à la fois pour la santé publique et pour l'emploi en utilisant des produits bios et locaux. Qu'on se le dise, il peut exister une croissance économique intelligente ! Alors, avant de débourser 3,4 millions d’euros au total pour Lille3000 dans une optique de démonstration de force, LMCU ferait bien de créer cette force en subventionnant des initiatives telles que celle-là pour aider les talents locaux à émerger et compenser le prix du travail de l'agriculture biologique de sorte à démocratiser le droit à une nourriture de qualité qui devrait appartenir à tous.
Alice VILLAIN