Debout
La République Nord tenait à saluer la prise de position courageuse
de M. Laurent Degallaix, maire de Valenciennes et vice-président de
l’agglomération valenciennoise, qui s’est opposé jeudi dernier
à l’installation d’un hypermarché Leclerc de 3 200 m 2 en
pleine ville. Le 12 décembre prochain, il s’opposera à nouveau à
l’installation de l’enseigne Auchan dans sa ville, mais le combat
sera plus difficile puisque les élus de la communauté
d’agglomération prévoient de voter majoritairement pour le
projet. Qu’importe, M. Degallaix a prévu de défendre la même
logique.
S'il
a invoqué nombre de motifs techniques pour s’opposer au projet
comme une situation économique encore fragile ne permettant pas de
tabler sur un marché en expansion ou encore une mainmise en matière
d’urbanisme sur le secteur Macarez où devait s’implanter
Leclerc, la vidéo où il s’explique sur son refus est sans ambiguïté.
M.
Degallaix entend bel et bien poursuivre la redynamisation économique
de sa commune initiée en 2003 en protégeant ses 600 enseignes du
monopole des grandes firmes comme Leclerc ou Auchan. Voilà pourquoi
il n’a pas hésité à parler de « sanctuariser les commerces
de centre ville. », ce qui tendrait à rééquilibrer le marché
en laissant PME et grandes entreprises jouer leur rôle sans empiéter
sur leurs platebandes respectives.
Cette
prise de position est remarquable, car elle s’inscrit à la fois
dans le refus du clientélisme et dans la défense des petites et
moyennes entreprises, ce qui va plutôt à contre-courant du modèle
économique actuel.
En
effet, lorsque l’on sait que les 500 premières firmes contrôlent
52% du PIB mondial et que dans le Nord-Pas-de-Calais les grandes
entreprises regroupent le tiers des salariés de la région avec 200
implantations, on se dit que ce genre de mesures n’est pas du luxe.
Face à l’injustice fiscale envers les PME et à l’inefficacité
des pouvoirs publics actuels sous pression de la puissance des
monopoles et pris dans les mailles des lobbies industriels, la
solution est donc locale. En attendant de retrouver un Etat fort en
2017 qui encouragerait l’innovation plutôt que la sacrosainte
croissance et préserverait un savoir-faire de qualité de la
concurrence libre et donc faussée imposée par l’UE, soutenons à
notre échelle des gens qui ont le courage de défendre l’artisanat.
Alice VILLAIN
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