Il y a
quelques jours, des dizaines de salariés d'entreprises du dunkerquois étaient venus manifester, à l'appel de plusieurs
syndicats, contre la concurrence déloyale des autres États membres
de l'Union Européenne. Travailleurs sous-payés, contrats promis aux
entreprises locales puis attribués à d'autres... nos compatriotes
paient le prix fort de la folie des règles européennes. Cette
situation est devenue totalement insupportable et les discours ne
suffisent plus à contenir la colère des salariés.
Des
entreprises locales trahies
Emplois,
contrats pour les entreprises locales : le terminal méthanier de
Loon-Plage devait redonner de l'air à Dunkerque et à ses environs,
après le coup dur porté par Total à la raffinerie des Flandres.
Hélas, les règles absurdes que la France doit subir depuis trop
longtemps sont venus enterrer les espoirs des entreprises
dunkerquoises. Aujourd'hui, l'heure est à la mobilisation et aux
actions coup de poing.
Les
salariés de SPIE et de Cegelec-Vinci ne décolèrent pas : les
entreprises étrangères ne cessent d'obtenir les contrats relatifs à
l'activité du terminal méthanier. Des Italiens ont obtenu les
marchés du génie civil et s'apprêtent à obtenir celui de
l'électricité. Du côté d'Europipe à Grande-Synthe, le constat
est le même : alors qu'ils devaient récupérer une large partie des
commandes, la quasi-totalité des tubes est finalement venue deGrèce.
Les
appels d'offre européens, pas assez ciblés sur la qualité, ont
entraîné une course aux prix les plus bas. Le propriétaire du
terminal méthanier, Dunkerque LNG (filiale d'EDF et de Total), n'a
cherché qu'à optimiser les coûts, sans tenir compte de l'impact
sur l'emploi local. Les entreprises ont donc toutes les raisons de
s'estimer flouées, et les citoyens avec eux : rappelons qu'EDF est
détenue à 85% par l'État...
Moins
d'une moitié de travailleurs Français sur le chantier
Ce n'est
hélas pas tout. Au-delà du manque à gagner pour nos entreprises,
le terminal méthanier est également au centre d'une polémique qui
touche de plus en plus la France : celle qui concerne les
travailleurs détachés. Une directive européenne permet en effet à
des travailleurs étrangers de venir en France travailler tout en payant les cotisations sociales du pays d'origine, la plupart du temps nettement moins élevées.
Cadres
Italiens et Espagnols, techniciens Roumains, soudeurs Portugais :
difficile de rivaliser face à une concurrence aussi déloyale. Sur
le site du terminal méthanier, il n'y aurait ainsi que 40% de
Français sur les 1200 salariés, selon le maître d’œuvre de
Dunkerque LNG. Un véritable scandale quand on prend en compte les
difficultés que connaît notre pays depuis plusieurs années en
matière d'emploi... d'autant que les salariés en question exercent
leur métier dans des conditions bien souvent honteuses (au niveau du
nombre d'heures travaillées, notamment).
Cette
situation inacceptable se reproduit partout en France : il y aurait à
ce jour plus de 300 000 salariés sous-payés et exploités sur notre
territoire. Les récentes négociations, qui devraient aboutir à un
renforcement des contrôles, sont insuffisantes : ce ne sont pas
simplement les abus à la règle qu'il faut combattre, mais la règle
inique elle-même ! Nous ne pouvons pas accepter de voir notre modèle
social se détériorer pour les seuls intérêts de quelques
multinationales.
Rompre
avec le cadre européen actuel devient impératif
Les
solutions pour rendre la situation acceptable ne manquent pas :
imposer des critères de qualité pour favoriser nos produits, faire
travailler les salariés étranger aux mêmes conditions et au même
tarif que les salariés Français, réserver une part de la commande
publique aux entreprises Françaises... mais tout cela ne pourra se
faire dans le cadre européen actuel. En effet, l'Union Européenne
ne permet pas aux États de mettre en place un protectionnisme ciblé
à l'encontre d'autres pays de cet espace économique.
Pour
véritablement changer les choses, il faudra nécessairement rompre
avec le cadre établi. C'est la raison pour laquelle Debout La
République propose de dénoncer tous les traités européens
actuels. L'objectif est de pouvoir, à terme, reconstruire une Europe de peuples libres et indépendants, sur des bases saines et
équilibrées. En Mai 2014, les électeurs auront donc le choix :
soit continuer dans cette voie sans issue, soit tout revoir, depuis
le début, pour protéger notre modèle social et rendre à notre
pays sa liberté d'action !
Yohann Duval
Yohann Duval