mardi 17 décembre 2013

LE TERMINAL MÉTHANIER DE DUNKERQUE, SYMBOLE D'UNE EUROPE MALADE

Il y a quelques jours, des dizaines de salariés d'entreprises du dunkerquois étaient venus manifester, à l'appel de plusieurs syndicats, contre la concurrence déloyale des autres États membres de l'Union Européenne. Travailleurs sous-payés, contrats promis aux entreprises locales puis attribués à d'autres... nos compatriotes paient le prix fort de la folie des règles européennes. Cette situation est devenue totalement insupportable et les discours ne suffisent plus à contenir la colère des salariés.






Des entreprises locales trahies


Emplois, contrats pour les entreprises locales : le terminal méthanier de Loon-Plage devait redonner de l'air à Dunkerque et à ses environs, après le coup dur porté par Total à la raffinerie des Flandres. Hélas, les règles absurdes que la France doit subir depuis trop longtemps sont venus enterrer les espoirs des entreprises dunkerquoises. Aujourd'hui, l'heure est à la mobilisation et aux actions coup de poing.


Les salariés de SPIE et de Cegelec-Vinci ne décolèrent pas : les entreprises étrangères ne cessent d'obtenir les contrats relatifs à l'activité du terminal méthanier. Des Italiens ont obtenu les marchés du génie civil et s'apprêtent à obtenir celui de l'électricité. Du côté d'Europipe à Grande-Synthe, le constat est le même : alors qu'ils devaient récupérer une large partie des commandes, la quasi-totalité des tubes est finalement venue deGrèce.


Les appels d'offre européens, pas assez ciblés sur la qualité, ont entraîné une course aux prix les plus bas. Le propriétaire du terminal méthanier, Dunkerque LNG (filiale d'EDF et de Total), n'a cherché qu'à optimiser les coûts, sans tenir compte de l'impact sur l'emploi local. Les entreprises ont donc toutes les raisons de s'estimer flouées, et les citoyens avec eux : rappelons qu'EDF est détenue à 85% par l'État...


Moins d'une moitié de travailleurs Français sur le chantier


Ce n'est hélas pas tout. Au-delà du manque à gagner pour nos entreprises, le terminal méthanier est également au centre d'une polémique qui touche de plus en plus la France : celle qui concerne les travailleurs détachés. Une directive européenne permet en effet à des travailleurs étrangers de venir en France travailler tout en payant les cotisations sociales du pays d'origine, la plupart du temps nettement moins élevées. 
 

Cadres Italiens et Espagnols, techniciens Roumains, soudeurs Portugais : difficile de rivaliser face à une concurrence aussi déloyale. Sur le site du terminal méthanier, il n'y aurait ainsi que 40% de Français sur les 1200 salariés, selon le maître d’œuvre de Dunkerque LNG. Un véritable scandale quand on prend en compte les difficultés que connaît notre pays depuis plusieurs années en matière d'emploi... d'autant que les salariés en question exercent leur métier dans des conditions bien souvent honteuses (au niveau du nombre d'heures travaillées, notamment).


Cette situation inacceptable se reproduit partout en France : il y aurait à ce jour plus de 300 000 salariés sous-payés et exploités sur notre territoire. Les récentes négociations, qui devraient aboutir à un renforcement des contrôles, sont insuffisantes : ce ne sont pas simplement les abus à la règle qu'il faut combattre, mais la règle inique elle-même ! Nous ne pouvons pas accepter de voir notre modèle social se détériorer pour les seuls intérêts de quelques multinationales.


Rompre avec le cadre européen actuel devient impératif


Les solutions pour rendre la situation acceptable ne manquent pas : imposer des critères de qualité pour favoriser nos produits, faire travailler les salariés étranger aux mêmes conditions et au même tarif que les salariés Français, réserver une part de la commande publique aux entreprises Françaises... mais tout cela ne pourra se faire dans le cadre européen actuel. En effet, l'Union Européenne ne permet pas aux États de mettre en place un protectionnisme ciblé à l'encontre d'autres pays de cet espace économique.


Pour véritablement changer les choses, il faudra nécessairement rompre avec le cadre établi. C'est la raison pour laquelle Debout La République propose de dénoncer tous les traités européens actuels. L'objectif est de pouvoir, à terme, reconstruire une Europe de peuples libres et indépendants, sur des bases saines et équilibrées. En Mai 2014, les électeurs auront donc le choix : soit continuer dans cette voie sans issue, soit tout revoir, depuis le début, pour protéger notre modèle social et rendre à notre pays sa liberté d'action !

Yohann Duval

lundi 2 décembre 2013

DLR NORD SALUE LA DEFENSE DE L'ARTISANAT A VALENCIENNES


Debout La République Nord tenait à saluer la prise de position courageuse de M. Laurent Degallaix, maire de Valenciennes et vice-président de l’agglomération valenciennoise, qui s’est opposé jeudi dernier à l’installation d’un hypermarché Leclerc de 3 200 m 2 en pleine ville. Le 12 décembre prochain, il s’opposera à nouveau à l’installation de l’enseigne Auchan dans sa ville, mais le combat sera plus difficile puisque les élus de la communauté d’agglomération prévoient de voter majoritairement pour le projet. Qu’importe, M. Degallaix a prévu de défendre la même logique.
S'il a invoqué nombre de motifs techniques pour s’opposer au projet comme une situation économique encore fragile ne permettant pas de tabler sur un marché en expansion ou encore une mainmise en matière d’urbanisme sur le secteur Macarez où devait s’implanter Leclerc, la vidéo où il s’explique sur son refus est sans ambiguïté.
M. Degallaix entend bel et bien poursuivre la redynamisation économique de sa commune initiée en 2003 en protégeant ses 600 enseignes du monopole des grandes firmes comme Leclerc ou Auchan. Voilà pourquoi il n’a pas hésité à parler de « sanctuariser les commerces de centre ville. », ce qui tendrait à rééquilibrer le marché en laissant PME et grandes entreprises jouer leur rôle sans empiéter sur leurs platebandes respectives.
Cette prise de position est remarquable, car elle s’inscrit à la fois dans le refus du clientélisme et dans la défense des petites et moyennes entreprises, ce qui va plutôt à contre-courant du modèle économique actuel.
En effet, lorsque l’on sait que les 500 premières firmes contrôlent 52% du PIB mondial et que dans le Nord-Pas-de-Calais les grandes entreprises regroupent le tiers des salariés de la région avec 200 implantations, on se dit que ce genre de mesures n’est pas du luxe. Face à l’injustice fiscale envers les PME et à l’inefficacité des pouvoirs publics actuels sous pression de la puissance des monopoles et pris dans les mailles des lobbies industriels, la solution est donc locale. En attendant de retrouver un Etat fort en 2017 qui encouragerait l’innovation plutôt que la sacrosainte croissance et préserverait un savoir-faire de qualité de la concurrence libre et donc faussée imposée par l’UE, soutenons à notre échelle des gens qui ont le courage de défendre l’artisanat. 

Alice VILLAIN