L’évasion spectaculaire de Rédoine Faïd de la maison d’arrêt de Sequedin à Lille n’est ni plus ni moins qu’une énième conséquence du gaucho-laxisme qui s’opère en France depuis trente ans.
En effet, bon nombre de conditions étaient réunies pour que Rédoine Faïd, pourtant dangereux de notoriété publique de par ses antécédents judiciaires, puisse commettre l’acte de prendre en otage quatre officiers de police et d’user d’explosifs dans l’enceinte d’un pénitencier.
Premièrement, il est judicieux de signaler que l’établissement de Sequedin n’est pas particulièrement adapté aux figures du grand banditisme telles que Rédoine Faïd. En effet, comment expliquer par exemple que sa capacité d’accueil soit passée de 638 à 1051 places alors même qu’il n’y a pas eu d’extension de sa superficie ? Les cellules étant surchargées, on est en droit de parler d’un tour de passe-passe qui consiste à jouer avec les chiffres pour contourner les amendes de la cour européenne des droits de l’homme.
A côté de cela, notons que Rédoine Faïd était dans le quartier commun, en « détention commune », ce qui signifie qu'il était dans une branche du bâtiment qui ne présente pas en termes de sécurité des mesures particulières. Cela implique qu’il fut plus qu’aisé pour Rédoine Faïd de se procurer le matériel nécessaire à son évasion. Ajoutons à cela le fait que l’intéressé était réputé « remarquablement intelligent », puisqu’il avait déjà fait l’objet d’une condamnation en 1999 et en 2010 et on peut considérer que ses conditions de détentions relevaient de la folie.
Cette folie, c’est celle d’une politique laxiste menée depuis maintenant trente ans par l'UMP et le PS, qui tour à tour, en lançant des signaux de justice coulante avec la délinquance, alimentent le sentiment d’impunité. Il n’y a qu’à prendre l’exemple de la loi pénitentiaire de 2009 qui a consisté sous Nicolas Sarkozy à suspendre le principe de fouille systématique des détenus ou encore la suppression des peines planchers mise en place par Christiane Taubira. L’idéologie qui consiste à s‘opposer au « tout-répressif » part peut-être d’une bonne intention, car n’oublions pas que la délinquance n’est que le symptôme d’un mal enraciné dans une société. C’est donc bien ce mal qu’il s’agit de combattre, non des hommes, que la peine la plus lourde ne rendra pas meilleurs. Seulement à l’inverse, cette idéologie d’une pseudo modernité, d’un pseudo progressisme oublie que ne pas mettre de freins à la violence des hommes, c’est entretenir le mal qu’elle génère. Il est donc davantage question de s’interroger sur l’efficacité de ces « freins », en l’occurrence la prison, plutôt que de nier cette réalité. Or, si l’on creuse un peu, on s’apercevra que bien des méthodes peuvent être appliquées pour que l’intelligence d’un Rédoine Faïd soit utile à la société, à commencer par la destruction des barres de béton dans lesquelles il a habité, comme un rempart entre la ville du vivre-ensemble et les banlieues du chômage et de la misère culturelle, terreau du communautarisme et du culte de la violence.
Alice VILLAIN
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